Pourquoi passer moins de temps à communiquer sur les réseaux sociaux

17.01.21 | Témoignage

·A l’heure d’aujourd’hui, ce choix peut sembler absurde. Je travaille en freelance sur le web depuis 2012 et je n’ai jamais investi de temps et encore moins d’argent dans ma communication personnelle via les réseaux sociaux.

Cela ne veut pas dire que je ne les utilise pas mais je m’en sers pour renforcer des liens avec les personnes que je connais (en ligne et hors ligne) et je ne créée pas du contenu dédié pour eux. Voici les raisons qui expliquent ce choix.

 

Le réseau social a tous les droits

C’est drastique mais j’ai très vite pris cette voie quand j’ai vu les excès que cela pouvait comporter. Je ne compte plus les comptes instagram par exemple qui se font bloquer ou simplement qui ne passent plus la barrière de l’algorithme car ils ont eu un mot de trop, un thème de trop, une photo de trop.

Mes valeurs sont au coeur de mes projets. Mes engagements sont toujours entrelacés avec mon travail et la façon dont je dédie le temps. Comment aurais-je pu accepter qu’un algorithme dicte ce que je peux écrire aux gens ?

Par ailleurs, s’investir sur une plateforme tierce signifie en dépendre et cela ne me convient pas non plus. J’ai la chance de pouvoir, en dédiant du temps et de la recherche (scoop : j’adore ça) faire tout moi-même, pourquoi me reposer sur un tiers qui décidera de la vie et de la mort de mes contenus ?

Et à qui de surcroit mes contenus appartiennent ! (Et oui, tout ce qu’on poste sur instagram et sur facebook est leur propriété, photos textes, commentaires, tout. Et on l’accepte dans les conditions d’utilisation que l’on coche à l’inscription.

 

Des lecteurs actifs, pas passifs

Enfin, j’ai une vision « active » de la création de valeur. Je ne suis pas professeure et les compétences que j’apporte aux personnes avec qui je travaille ne sont rien sans l’expertise dans leur thématique, dans leur domaine. Ainsi cela ne m’intéresse pas qu’ils « tombent » sur un contenu à moi et qu’ils le parcours sans vraiment savoir pourquoi.

Quand j’accompagne des entrepreneurs ou des collectifs, j’ai besoin qu’ils soient prêts à retrousser leurs manches à mes côtés. S’ils me laissent avancer seule, c’est sûr que nous ne feront pas du bon boulot, c’est eux qui ont de l’or entre les mains, j’aide simplement à mieux présenter les choses, dans le fond comme dans la forme. Pour que leurs cibles, les personnes qu’ils souhaitent toucher comprennent mieux ce qu’ils font et aient envie de les rejoindre.

Il n’y a pas de secrets, il faut dédier du temps et garder son fil rouge : son authenticité et la valeur qu’on souhaite apporter aux autres. Céder aux sirènes des réseaux sociaux qui ont fait entrer dans les meurs tout un vocabulaire du rien est dangereux. On parle de reach (personnes que l’on peut atteindre), d’impressions (personnes qui ont vu nos contenus mais qui n’ont rien fait). Ces « indicateurs du rien » comme j’aime à les appeler nous font croire à un résultat pour nous donner envie de dépenser plus, d’investir plus (en temps et en argent), tout ça pour nourrir des plateformes dont l’intérêt n’est pas le notre. Cela me semble insensé.

 

Une promesse trompeuse

C’est pourquoi je me repose depuis 9 ans quasiment exclusivement sur le bouche à oreille pour me développer. Pourquoi m’échiner -et payer ! car il est là le gain des réseaux sociaux il ne faut pas l’oublier- à essayer d’atteindre des milliers de personnes qui peut être : seront intéressées par mes sujets, seront sélectionnées par l’algorithme, seront captivées par l’image de marque, auront le temps de cliquer sur un contenu avant de revenir, happés par leur feed ? (Petite aparté ici, je me rend compte en écrivant que « feed » – donc fil d’actualité en français – est le terme anglais pour désigner entre autres la nourriture pour bovins et équins dans les élevages.)

C’est paradoxal, les réseaux sociaux nous promettent de pouvoir toucher des inconnus, simplement car ils ont les mêmes centres d’intérêt, mais ils dessinent leurs espaces pour qu’on soit submergés d’informations et qu’on ne sorte jamais de leur espace.

On nous vend un rêve quand on voit des créateurs de contenus aux millions d’abonnés qui n’ont qu’à parler d’un service ou d’un projet pour que celui-ci explose. Mais ils sont la partie visible de l’iceberg et ils ne dépensent rien en publicité pour cela, c’est le succès organiques du nombre. En nous vendant de la publicité, les réseaux sociaux nous font croire que nous pouvons accélérer le processus et avoir le même résultat. C’est à mon sens mensonger et quoi qu’il en soit, cela va contre mes valeurs.

 

Voilà en quelques mots pourquoi il n’y a pas de réseaux sociaux pour appuyer ce que je fais ici.